Nous sommes déjà en plein hiver ! La période des plaids et chocolats chauds a sonné, tout comme l’heure des histoires au coin du feu. Pour fêter la saison et vous offrir un agréable moment au coin du feu, l’équipe Grunge News a décidé de vous raconter deux histoires glaçantes qui ont marqué l’histoire de la montagne… Entre histoires vraies, légendes urbaines et découvertes scientifiques, il y en a pour tous les goûts. Prenez votre meilleure inspiration, vous n’êtes pas prêt à lire ce qui suit …

Sommaire :
2 / L’affaire du Col Dyatlov
1 / L’homme des glaces
En septembre 1991, un couple de touristes allemands se balade dans les Alpes de l’Ötztal du côté de l’Italie. Lors de cette simple randonnée, ils découvrent un corps parfaitement conservé, emprisonné dans la glace.
Ils pensent d’abord que c’est un randonneur victime d’un accident, qui a fini par mourir de froid et se décident à appeler les secours. Ce n’est que quelques heures plus tard que les alpinistes et secouristes relèvent la présence d’éléments archéologiques autour du corps de la victime et comprennent qu'il s’agit d’un homme mort depuis plusieurs millénaires.
C’est à ce moment-là que commence l’histoire de l’homme des glaces, mais aussi le début d’un fort engouement médiatique et d’une découverte scientifique sans précédent.

Qui est Ötzi ?
Le corps de cet individu s’est naturellement momifié à l’aide du froid. Les scientifiques ont choisi le prénom d’“Ötzi“ pour cette momie, en référence au lieu de sa découverte, les Alpes d’Ötztal.
Suites aux premières analyses scientifiques, nous découvrons qu’Ötzi était un homme d’environ 45 ans, mesurait 1.60m et pesait une cinquantaine de kilos. Il avait les cheveux bruns, les yeux marrons, et aurait vécu environ 3300 ans avant notre ère, soit il y a 5 300 ans.
Grâce aux scientifiques, qui ont étudié sa dépouille au peigne fin, nous avons pu en apprendre davantage sur sa vie ou sa santé.

Les analyses révèlent qu’Ötzi cumulait beaucoup de problèmes de santé. Il semblait souffrir d'arthrite au niveau du cou et d'une hanche, il avait également des calculs biliaires, des artères durcies, des caries, des poumons encrassés, un taux élevé d'arsenic et une gelure au niveau d'un orteil gauche. Les examens ont également pointé le fait que son organisme était infesté d'œufs d'un parasite intestinal appelé trichine. Ils ont aussi mis en lumière des traces de deux bactéries, d'une part celle qui est responsable de la maladie de Lyme et d'autre part celle qui est responsable de 80% des ulcères gastroduodénaux. Certains de ses problèmes, notamment l’arthrite et la gelure, prouvent que cet homme préhistorique effectuait régulièrement de grandes marches dans les montagnes. Pour les scientifiques, cela démontre qu’il pouvait être chasseur, berger ou encore cueilleur. D’autres théories lui attribuent plutôt le statut de forgeron, mais il est difficile d’obtenir des réponses après plusieurs millénaires.
Cependant, ce qui est sûr, c'est qu’Ötzi a connu une mort violente. Des blessures ont été retrouvées sur son corps, notamment une entaille au couteau et des bleus, prouvant que l’homme désormais momifié s’est battu peu avant sa mort. Les scientifiques ont également retrouvé un morceau de flèche au niveau de son épaule gauche, qui pourrait bien être la cause d’une hémorragie et donc de sa mort. Il portait également les signes d’une blessure violente à la tête et de plusieurs côtes cassées, mais nous ne savons toujours pas s'il a été frappé ou s'il a chuté. Même si sa mort reste un mystère, les scientifiques pensent qu’il a succombé à ses blessures et qu’il n’est pas mort d’épuisement ou d’hypothermie comme beaucoup le pensaient.
Des découvertes surprenantes
L’une des découvertes la plus enrichissante et inattendue autour de cette trouvaille est celle des tatouages. En effet, Ötzi était un homme portant une soixantaine de tatouages ! Ils étaient surtout répartis sur ses jambes, en bas du dos et sur son torse. Ce ne sont néanmoins pas des tatouages avec les motifs que nous connaissons aujourd’hui. Il s’agissait plutôt de lignes ou de croix. Ils ont sûrement été réalisés en faisant de fines incisions de la peau et en y frottant du charbon sous forme de suie ou de cendres. Ötzi est le premier homme connu à être tatoué.
La fonction de ces tatouages reste encore incertaine mais il pourrait s’agir d’un traitement thérapeutique, semblable à l’acupuncture.

Une autre découverte démontre que l’homme préhistorique aurait 19 descendants directs en Autriche. Nous savons également qu’il était issu du Moyen-Orient et que la révolution Néolithique l’aurait poussé jusqu’à la région de Tyrol en Autriche !
La malédiction d’Ötzi
Cette histoire presque surréaliste attire forcément la curiosité et les théories. Les médias ont donc créé la malédiction d’Ötzi à la suite du décès de 7 personnes liées de près à la découverte de l’homme. Coïncidence ou malédiction, personne ne le saura jamais, mais pour les scientifiques il s’agit juste d’un fort engouement médiatique et de la difficulté qu'ont les gens à regarder la mort en face.

Alors que nous pensons souvent tout connaître de notre planète et de notre histoire, la nature nous réserve de nombreuses surprises, tout comme nous le prouve la trouvaille d’Ötzi, plusieurs millénaires après sa mort ! Avec le réchauffement climatique et l'accélération de la fonte des glaces, les glaciers peuvent encore nous révéler bien des surprises… Alors, les 197 654 glaciers (selon Randolph Glacier Inventory) du monde nous réservent-ils des bonnes ou des mauvaises surprises ?
Des mauvaises surprises dans les montagnes, pourtant il y en a déjà eu plusieurs ! Connaissez-vous la mystérieuse histoire du Col Dyatlov ? Non ? Alors ouvrez grand vos yeux car l’affaire qui suit à fait couler plus d’encre qu’il n’en faudrait pour réécrire tous les tomes d’Harry Potter à la main (c’est pour vous dire) !
2 / L’affaire du Col Dyatlov
Le déroulé chronologique
Notre récit prend place le 25 janvier 1959 au village de Vijaï, en Russie. Ce jour, 10 jeunes étudiants (huit garçons et deux filles) de l'Institut polytechnique de l'Oural, arrivent dans cette partie du nord de l’Oblast (unité administrative russe) de Sverdlovsk. Randonneurs expérimentés, ils ont cette fois-ci pour objectif d'atteindre la montagne Otorten dans les 14 jours qui suivent leur départ. Le groupe, mené par Igor Alekseïevitch Dyatlov, se met en route dès le 27 janvier. Motivés, ils s’apprêtent à traverser une route dite comme l’une des plus difficile à pratiquer à cette période de l’année. Toutefois, malgré l’envie, dès le lendemain, Iouri Efimovitch Ioudine, est atteint d’engelures et préfère rebrousser chemin et renoncer à ce qui allait être une expédition sans arrivée.

Le 31 janvier, le groupe prépare sa montée du sommet Kholat Syakhl et pense à laisser quelques vivres sur le plateau où il couche cette dernière nuit de janvier, pour prévoir le voyage du retour.
Le 1er février vient l’heure de la grande randonnée à travers la montagne ! Le groupe de jeunes étudiants se mettent en route et commencent la montée du col. Ils ont en tête de passer leur soirée dans un campement de fortune qu’ils organiseront de l’autre côté de la montagne, le soir-même. Or, rien ne va se passer comme prévu. Les conditions météorologiques se dégradent et le blizzard vient perturber la visibilité. Poursuivant leur route, ils s’égarent mais se rendant rapidement compte de leur erreur, ils décident de s’arrêter où ils sont pour la soirée et reprendre le chemin le lendemain.
Première incohérence ?
N’étant désormais qu’à seulement 10kms d'Otorten, après avoir déblayé le terrain de neige où ils se trouvent, ils installent leurs tentes. Première incohérence, une forêt située a seulement 1km de leur position pourrait leur permettre un refuge plus sécuritaire mais ne s’y rendent pas. Selon les enquêteurs qui suivront l’affaire, Igor Dyatlov aurait voulu ou bien s’entraîner à camper en terrain pentu ou bien n’aurait pas voulu rajouter, ne serait-ce que cette courte distance, de leur tracé.
Depuis, aucune nouvelle …

Le début des recherches ...
Ce n’est que le 20 février que des recherches sont lancées, grâce aux réclamations des familles au président de l'Institut Polytechnique pour organiser une équipe de secours. Effectivement, l’inquiétude était grande, le groupe de Dyatlov aurait dû envoyer un télégramme au club sportif dont ils faisaient part, à leur retour à Vijaï, au plus tard le 12 février.
Le 26 février, l'équipe de secours fait une découverte macabre. Ils retrouvent le campement abandonné sur le flanc du sommet Kholat Syakhl. La tente est dans un état épouvantable. Elle est déchirée et les chaussures et matériels sont toujours au camp. La question se pose déjà, pourquoi les aventuriers seraient partis pieds-nus dans ce froid glacial ? Quoiqu’il en soit, à la lisière du bois le plus proche de leur camp, les corps en sous-vêtements de Dorochenko et Krivonichtchenko sont retrouvés auprès des restes d’un feu qui aurait sûrement servi à les réchauffer avant leur mort.
La même journée sont retrouvés Dyatlov et Kolmogorova, tous deux séparés de 300m, ils ont probablement tenté de rejoindre le camp avant d’y laisser leur peau. Le 5 mars, au même endroit, Slobodine est retrouvé mort.
Il faudra ensuite attendre le 4 mai pour retrouver les corps violentés de Doubinina, Zolotariov, Kolevatov et Thibeaux-Brignolles. Retrouvé ensevelis par la neige, prêt d’un ruisseau, ils portent les vêtements des autres randonneurs, découverts plus tôt. Les étudiants, ou ce qu’il en reste, sont marqués par une importante violence. Doubinina a dix côtes cassées, la jeune femme est retrouvée sans langue ni yeux. Nikolaï Thibeaux-Brignolles a le crâne fracturé et Zolotariov a lui aussi cinq côtes de brisées et des yeux retirer des orbites. Quant à Kolevatov, son nez était cassé et son cou déformé.
Une découverte morbide qui a rapidement fait naître les premières hypothèses farfelues sur cet événement tragique.

L’enquête
Les premières autopsies révèlent que la plupart des randonneurs sont morts d’hypothermie ou bien d’hémorragie. Le corps de Zolotariov est tellement abîmé qu’il n’est pas identifié avec assurance par la famille de la victime. Selon le Dr Boris Vozrojdenny, les coups et blessures attribués aux corps retrouvés sont trop graves pour que ce ne soit le résultat d’un Homme.
Ce qui est par-dessus tout étrange est la présence de fortes radiations sur les vêtements des étudiants.
Les enquêtes à propos de ce phénomène révèlent aussi que les sportifs sont morts 6 à 8 heures après leur dernier repas, de plus, selon les enquêteurs “il n'y a aucune raison de penser qu'il y avait d'autres personnes présentes sur le Kholat Syakhl ou dans les environs“. Des événements qui ont amené aux enquêteurs à conclure que les membres du groupe sont tous morts d'« une force irrésistible » inconnue : « Compte tenu de l'absence de blessures externes et de signes de lutte sur les cadavres, de la présence de toutes les valeurs du groupe, et en tenant compte des conclusions de l'expertise médico-légale concernant les causes de la mort des touristes, il convient de considérer que la cause du décès des touristes fut une force spontanée à laquelle les touristes n'étaient pas à même de résister ».
Théories (du complot ?)
Cependant, encore aujourd’hui les thèses affluent sur la mort mystérieuse qui a frappé chacun des membres de l’expédition. La première mais aussi la plus invraisemblable est celle visant un OVNI responsable du massacre. Quand d’autres pensent à des tests nucléaires de l’URSS qui seraient tenus secrets, expliquant les radiations émises par les vêtements, certains pensent Zolotariov coupable. Sa famille n’ayant pu clairement l’identifier, ce jeune étudiant serait celui qui aurait commis ces meurtres. Il aurait ensuite fui et se serait caché sous une nouvelle identité. Cependant, en 2019 le corps est soumis à des tests ADN qui confirment bien que c’est celui de Zolotariov.

Toutefois, il existe des théories bien plus plausibles. Citons celle d’un documentariste qui révèle que les infrasons pourraient finalement être responsables. Le vent des montagnes s’engouffrant dans un relief comme celui du mont Kholat Syakhl est assez propice à la création d’infrasons. Inaudible pour l’oreille humaine, ce phénomène peut provoquer chez l’Homme une forte panique, une peur, des frissons ou même des difficultés respiratoires et cardiaques. Le groupe se serait éteint de cette manière si l’on en croit cette hypothèse. Cependant, le cas de l’avalanche meurtrière a toujours été une possibilité et cette théorie n’a jamais été écartée.
Une récente étude de 2021 menée par Alexander Puzrin et Johan Gaume nous amène une nouvelle fois à croire en la vraisemblabilité de l’explication de l’avalanche même s’ils pensent que "Nous pensons que [ces énigmes] demeureront toujours une part intrinsèque du mystère de l'affaire du col Dyatlov". Le soir du 1er février, le groupe a installé son campement sur une surface inclinée à 30 degrés, soit, le minimum requis pour provoquer une avalanche. Cependant le bulletin météo de cette journée n’indiquait aucune intempérie et pourtant, ce n’est pas ce qui est inscrit dans les journaux intimes retrouvés de l’équipe. Souvenez-vous, en arrivant les randonneurs ont déblayé le terrain pour pouvoir s’y poser mais ceci aurait déstabilisé la pente qui, au fil des heures se serait lourdement fragilisée jusqu’à l’éboulement de neige. Selon les chercheurs, cet éboulement aurait été d’une hauteur de 5m, ce qui a pu provoquer de lourdes séquelles physiques sur les corps qui, n’étant pas morts sur le coup aurait tenté de fuir vers la forêt pour certains, sauver les blessés avant de mourir d’hypothermie pour d’autres. La suite des évènements reste mystérieuse mais la probabilité que l’avalanche se soit réellement déroulée n’est pas négligeable. Pour cette nouvelle enquête, les chercheurs se sont même entourés d’un expert dans la simulation, celui qui a co-réalisé les effets spéciaux du dessin-animé “La Reine des Neiges“ !
L'hommage
Pour rendre hommage aux disparus, en 1963, des étudiants de l'Institut polytechnique de l'Oural, ont placé une plaque commémorative avec les noms des victimes et l'inscription : « Ils étaient 9. En mémoire de ceux qui sont partis et qui ne sont pas revenus, nous baptisons ce col du nom du groupe de Dyatlov ».

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