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Entretien avec Spartak, le dark-Bart de YouTube ...

Dernière mise à jour : 1 févr. 2022

Pour cette nouvelle interview, nous voulions de nouveau frapper fort et vous proposer un entretien exclusif en son genre ! Suite aux différents articles, Points Culture et interviews publiées sur Grunge News, nous avons compris votre attrait pour la musique et plus spécifiquement pour le rap. La rédaction étant elle aussi passionnée par cet art, c'est avec enthousiasme que nous avons contacté celui qui connaît mieux cet univers que personne sur YouTube. Passionné et investi dans ses projets, nous voulions questionner Spartak. Rapidement, Spartak c'est un youtubeur axé sur l'analyse de la scène du rap underground et de l'occulte. Bref, il vous en dit plus dans les prochaines lignes ...


Le Bart Simpson customisé de Spartak, véritable égérie de la chaîne YouTube

Salut Spartak, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?


Tout d’abord, merci Grunge News pour l’invitation ! Pour me présenter brièvement, cela

fait désormais 2 ans que je réalise des vidéos sur YouTube sous le pseudonyme de

“Spartak”. Animé par la création de contenu depuis tout petit, j’ai lancé ma première chaîne

YouTube à l’âge de 14 ans afin de partager ma passion pour les comics et les super-héros. En grandissant s’en est suivis une multitude de nouvelles chaînes axées sur mes thématiques

de prédilection (l’Histoire, la nature, l’occultisme...) toutes dirigées sous des pseudos

différents. Ce cheminement long et sinueux m’a finalement permis d'aboutir à la fin de ma

mutation à l’âge de 21 ans en développant la chaîne actuelle, une manière de m’épanouir

en parlant de la passion qui m’anime le plus : la musique.



D’où vient le nom “Spartak“ ? Une signification particulière ?


Je pense que ce pseudonyme m’est apparu de façon relativement naturelle. Je voulais

avant tout un nom à consonance russe et à la fois simple à retenir (rire). Cependant, je dois

avouer que deux éléments m’ont permis de valider le choix de ce blaze : la référence

évidente à l’Histoire antique (Sparte/Spartacus) ainsi que la volonté de faire un hommage au

lore de Clash Of Jacky.



Peux-tu nous présenter ta chaîne YouTube ?


Bien sûr ! Comme évoqué précédemment, cette chaîne est en quelque sorte la version finale de ce que je comptais proposer sur la plateforme. L’intégralité des vidéos sont consacrées au rap américain, et particulièrement à la scène alternative via des analyses d’albums, documentaires et portraits d’artistes en tout-genre. Cependant, j'ai comme projet d'élargir le spectre de possibilités en développant progressivement de nouveaux formats.


Banière de la chaîne YouTube de @Spartak

D’où vient ta passion pour la musique ?


Je pense que ma passion pour la musique, et particulièrement pour le rap, s’est forgée en trois étapes majeures. Premièrement, Eminem. Je sais que c’est le schéma super classique, mais c’est grâce à Eminem et au visionnage de 8 Miles que j’ai commencé à accorder du crédit au rap, The Eminem Show et Relapse figurant parmi les plus grands chefs d’œuvre du hip-hop à mes yeux. La deuxième étape vient avec la découverte de Machine Gun Kelly (ironique quand on connaît la relation actuelle entre MGK et Eminem...) et son album “General Admission” qui a été l’une de mes premières grosses gifles musicales. Machine Gun Kelly est probablement l’artiste m’ayant le plus influencé sur le plan personnel et c’est selon moi l’archétype parfait de l’Artiste avec un grand A : rappeur, acteur, mannequin, businessman, éditeur de comics et récemment rockstar, ce type est un couteau suisse et excelle dans tous les domaines. Pour finir, je suis évidemment obligé de citer les $uicideboy$. C’est en tombant par hasard sur un clip des $uicideboy$ en 2015 que j’ai compris que le rap m’avait eu pour de bon et que je n’arriverais jamais à me sortir de son emprise (rire). Plus sérieusement, leur univers à la croisée des chemins entre références occultes, nihilisme et samples oldschool marque selon moi un nouveau cran en termes de créativité musicale. C’est très clairement leur découverte qui m'a fait plonger dans la potion magique, et depuis, je n’en suis jamais ressorti.



A travers tes vidéos on comprend que tu admires le monde du rap underground, en quoi est-il différent de l’univers mainstream du rap ?


Selon moi, le rap “underground” se diversifie du rap mainstream autant par la forme que par le fond. Les artistes considérés comme underground tel que Ghostemane, Scarlxrd,

Pouya ou encore Fish Narc sont bien souvent des personnes qui font le choix d’éviter les labels et grandes structures afin de garder le plein contrôle sur leur production musicale. Ce simple choix est selon moi évocateur de la finalité que ces artistes veulent apporter à leur musique, à savoir la volonté de livrer un produit intimiste à leur auditeur sans se soucier des playlists et répercussions financières. Bien sûr, cette vision reste très simpliste et chaque artiste a besoin de générer de l’argent pour exister.

LOGO de Spartak

Cependant, je trouve que les artistes alternatifs dégagent une authenticité qui se fait de plus en plus rare dans une industrie de la musique lissée et aseptisée. Cette démarche ainsi que la démonstration d’une palette musicale super vaste (la brutalité de City Morgue, la mélancolie de 6 Dogs ou encore la créativité de Night Lovell) font de l’underground une branche pleine de ressources. Pour autant, je reste également un fervent consommateur de rap mainstream et je pense que les deux styles ont besoin de l’un et l’autre pour coexister.



Quel est ton artiste/groupe favori et comment tu nous le présenterais ?


Si je devais faire un classement, mes cinq artistes préférés seraient certainement les $uicideboy$, Machine Gun Kelly, Eminem, Kid Cudi ainsi que Pouya. Les $uicideboy$ restent cependant mes favoris pour plusieurs raisons. Premièrement, leur univers contient tous les attributs pour me séduire, autant sur l’aspect que sur la nature des propos. La saga des Kill Yourself (petits EP thématiques de 3 à 7 morceaux) sont d’ailleurs des projets que je recommande à quiconque voudrait obtenir un échantillon de leur force de frappe. Scrim et Ruby (les 2 membres du groupe), sont également des débrouillards, et malgré les récentes prises de bec avec la Three Six Mafia, il faut reconnaître que Scrim est un génie artistique autant en tant que rappeur que producteur. La preuve de cet acharnement en studio est d’ailleurs le succès de leur label indépendant “G*59 Record” qui signe aujourd’hui sept talents leur permettant d’organiser leurs propres tournées. Leur productivité est également exemplaire, et même s'ils se sont beaucoup reposés sur leurs lauriers ces trois dernières années, 2015 et 2016 ont été des crus particulièrement succulents avec parfois plus de 15 projets la même année (et des projets tous plus qualitatifs les uns que les autres). S’il est particulièrement dur de se renouveler et d’évoluer au sein de la scène underground, Ruby et Scrim font partie des rares vétérans du genre à avoir su catalyser l’attention de leurs auditeurs presque 8 ans après leurs débuts. Enfin, leur évolution musicale et personnelle est selon moi exemplaire, comme nous le prouve si bien leur dernier album en date. Si je devais présenter brièvement les $uicideboy$ à un non-initié, je lui décrirais l’histoire de deux cousins de la Nouvelle-Orléans qui en ont bavés pour s’en sortir, la création d’un univers extrêmement riche ainsi qu’une palette musicale longue comme le bras. En bref, un duo unique qui n’a selon moi, pas fini de nous surprendre.


Miniature du documentaire des $uicideBoy$ par Spartak

Penses-tu que le SounCloud rap, qui a vu naître des artistes tels que XXXTentacion ou même Lil Peep pour les plus populaires d’entre eux, est mort ?


Je pense effectivement que le Soundclound rap tel qu’on le connaissait en 2016/2017 est mort. Cette parenthèse de quelques années a eu le mérite d’apporter un immense vent de fraîcheur dans le monde de la musique, notamment grâce à des artistes comme XXXTENTACION, Lil Peep, Fat Nick ou encore Playboi Carti qui ont su transformer leur clout en ondes positives. Cependant, bien que massive, la vague Soundcloud était par nature éphémère. C’est selon moi Lil Pump (pourtant l’une des figures de proue du mouvement) qui a enfoncé le dernier clou au cercueil avec la sortie d'"Harvard Dropout", album tout bonnement catastrophique qui n’est plus qu’une parodie d'un âge d’or révolu.



Ton avis sur le rap d’aujourd’hui ?


La transition avec la question précédente est parfaite ! Justement, je trouve que la fin de l’apogée du rap soundcloud et de l’ère du clout est bénéfique, car tout cela a permis de nous refocaliser sur l’essentiel : la musique, et rien que la musique. Sincèrement, je trouve qu'on vit une superbe époque concernant le rap, les poids lourds du game sont plus influents que jamais (Young Thug, Tyler The Creator, Kanye West), les enfants de Soundcloud ont su effectuer une mue parfaite (Playboi Carti, Trippie Redd, Juice WRLD malgré sa mort...) et la place est désormais revenu à un rap plus classique alliant attitude et performance comme nous le montre si bien les gars de Griselda ou encore Baby Keem qui a objectivement sortie le meilleur album de l’année.



Comment-vois tu l’industrie musicale évoluer dans les prochaines années ?


Après la drill, je pense que la piste est désormais libre pour le mouvement “Rage” dont Playboi Carti est le représentant le plus impliqué. Il n’y a qu’à voir le live de Whole Lotta Red au Rolling Loud New York 2021 pour se rendre compte que c’est du sérieux et que le mouvement est en train de prendre une ampleur monstrueuse. Affaire à suivre... En tout cas, je reconnais être complétement fanatique de ce genre de sonorités.



Comment s’organise la réalisation d’un documentaire comme celui de “L'Histoire de Lil Peep (Documentaire) - Sa Vie, son Oeuvre, sa Mort “ qui comptabilise actuellement 42 000 vues ?


Le documentaire sur Lil Peep n’est peut-être pas l'exemple le plus parlant, car c’était le premier épisode de la série ainsi que l’une de mes premières vidéos sur la chaîne, j’étais donc en train de tâtonné pour trouver la bonne formule. Quoi qu’il arrive, les documentaires demandent un travail relativement conséquent qui se compte en dizaines voire centaines d’heures de travail pour les prochains qui arrivent. Pour ce genre de gros formats, je commence donc par faire un travail de recherche en fouillant toutes les sources disponibles (interviews, forums, articles en français/anglais...) puis j’enchaîne par une phase de réécoute de tous les morceaux et projets de l’artiste en question, suivie de la phase d’écriture du script qui me prend souvent beaucoup de temps (un script moyen pour un documentaire s’étend sur 15 pages Word). Arrive ensuite le tournage, que je réalise généralement d’une traite, ainsi que le montage de la vidéo qui est de très loin la partie la plus chronophage. Un documentaire comme celui sur Ghostemane ou les $uicideboy$ me demande donc en moyenne 3 mois de travail.


Miniature du documentaire sur Lil Peep par Spartak

Avec ta dernière vidéo (“Les Origines d'Halloween - Jack-O'-Lantern, Samain et Toussaint“), tu as lancé un nouveau format sur ta chaîne, “Les origines de …”. Un format qui s’articule autour des mythes et légendes, de l’occulte, etc. Qu’est-ce qui te passionne dans cet univers et peux-tu le rallier à la musique ? Si oui, comment ?


Exact ! Ce nouveau format est justement pour moi une manière de diversifier mon contenu en amenant une autre thématique passionnante sur la chaîne. Je pense que nous avons tous une certaine sensibilité au monde de l’étrange, de par nos expériences personnelles, via la culture cinématographique ou encore car la curiosité humaine nous pousse naturellement à nous intéresser aux mystères de l’univers. J’ai également choisi de développer ce format plus qu’un autre car j’ai le sentiment que l’occulte et le rap “underground” sont particulièrement inter-reliés. Prenons l’exemple de la Three Six Mafia qui a fait le choix d’inclure énormément de références horrifiques dans sa direction artistique. Ce groupe est sans aucun doute celui qui a eu le plus d’influence sur la scène actuelle et je suis désormais obligé de citer des mecs comme Rozz Dyliams, Wicca Phase Springs Eternal ou Ghostemane qui balancent des références occultes à la pelle dans leurs morceaux (monade hiéroglyphique, loi de Thelema, John Dee, Aleister Crowley, wiccanisme, sectes et complots) sans sombrer dans le cliché du satanisme bête et méchant. J’en profite

également pour citer plusieurs artistes français que j’apprécie tout particulièrement tel qu’Eden Dillinger, Jarhead et l’EN-T SQUAD qui font beaucoup référence au monde de l’étrange dans leurs morceaux respectifs.




Où peut-on te suivre/supporter ton travail ?


Vous pouvez suivre mon travail sur ma chaîne YouTube sobrement nommée “Spartak” ! J’essaye également d’être assez actif sur Instagram afin de proposer du contenu exclusif tout en discutant en messages privés avec les abonnés, ce qui est un réel plaisir pour moi. Enfin, la sortie de chaque documentaire est accompagnée par la publication d’une playlist Spotify faite par mes soins, cette dernière contient selon moi tous les morceaux importants de l’artiste en question, ses featurings les plus prestigieux, le tout dans l’ordre chronologique. Il existe actuellement quatre playlists (Lil Peep, $uicideboy$, Ghostemane, Pouya) que vous pouvez retrouver sur mon compte Spotify.



Un mot pour la fin ?

Restez curieux et éveillés !



-Grunge News te remercie pour ta collaboration !-


Pour clore cette interview en beauté, quoi de mieux que de vous proposer notre top 3 du contenu proposé par Spartak ?


L'Histoire de Ghostemane (Documentaire) - Magie noire, Metal et Astronomie 🎥


ZILLAKAMI - Dog Boy (L'ANALYSE) 🔍


L'Histoire de Lil Peep (Documentaire) - Sa Vie, son Oeuvre, sa Mort 🎥



 
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