A seulement quelques jours du premier tour des élections présidentielles, les sondages paraissent refléter davantage le résultat final. Pourtant, vous allez comprendre dans ce nouveau Point Culture qu’encore à ce jour rien n’est joué. Pour savoir pourquoi, nous allons ici nous intéresser à l’élaboration d’un sondage officiel par un institut, puis nous verrons les rouages de la politique, qui rend incertain le score de chacun des candidats.
L’élaboration complète d’un sondage se fait en 8 étapes. La première consiste à “commander“ le sondage. Cette requête peut être réalisée par un média ou même un parti politique. Depuis plusieurs élections, le nombre de ces demandes ne cessent d’augmenter. L’importance de ces résultats paraît alors davantage crucial aujourd’hui pour la population.
La seconde étape consiste, pour l’institut de sondages, à préparer une liste de questions qui sera proposée au commanditaire. Si celle-ci est validée, alors on passe à l’étape 3, la constitution d’un échantillon représentatif de la population. Cet échantillon est bien souvent constitué d’environ 1000 individus car selon le sondeur Jérôme Sainte-Marie, "Les statistiques montrent plutôt qu'un échantillon de 1000 répondants est la bonne échelle". Le panel choisi est alors important pour la fiabilité des résultats.
Une fois que tout est prêt, vient l'étape 4, soit la mise en ligne du sondage. Avant, les questions étaient principalement posées par téléphone. Toutefois, avec cette méthode certains sondés “n'osaient pas révéler leur vrai vote quand on était en face-à-face ou par téléphone“ explique Marc Bidou, actuel PDG de Bilendi. De plus, en ligne, les internautes peuvent facilement être attirés par l’idée de répondre à des questions si des récompenses sont à la clé. Des chèques cadeaux sont souvent proposés à cette occasion.
A la 5ème étape, l’institut de sondages a reçu les réponses et doit maintenant les analyser et procéder à ce qu’on appelle “le redressement“. Le redressement est l’action de s’assurer de l’équilibre des données collectées, c’est-à-dire de ne pas surreprésenter un candidat par rapport au score qu’il a obtenu à la précédente élection par exemple. Une fois que tout est fini, l’institut rédige le sondage avec des commentaires, analyses, … (étape 6). Une fois le résultat final acquis, le tout est transmis à la commission des sondages qui contrôle les sondages électoraux reçus, c’est l’étape 7. Enfin, à l’étape 8, les sondages peuvent être publiés s’ils ont été commandés par des médias ou alors gardés confidentiels si c’est un parti politique qui en a éprouvé la demande.
Malgré un procédé organisé et sérieux, les "sondages n'ont aucune valeur prédictive. Ils sont le reflet de l'opinion à un instant T.", selon Jérôme Sainte-Marie. Ceci s’est déjà vérifié à plusieurs reprises lors des différentes élections. En 2002, le candidat Jean-Marie Le Pen n’est placé au second tour par aucun institut. Il est donné à 14% à quelques jours du premier tour tandis que Jacques Chirac et Lionel Jospin sont placés à 19% et 18%. Alors que tout semblait joué, le résultat a totalement chamboulé le classement reléguant Lionel Jospin en 3ème position avec 16.18% et plaçant le candidat du FN à 16.86%. La surprise est générale, personne n’osait y croire ! Depuis cette erreur de sondage, les instituts ont revu leurs méthodes et se trompent désormais moins souvent, toutefois, rien n’est à prendre au pied de la lettre ! Le résultat final du premier tour sera connu le 10 avril et le 24 avril pour le second tour.
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